EVA
] D’où viens-tu, parle-nous de ton enfance ?
EVA – Je suis née à Chantilly dans l’Oise, j’ai fait toute ma scolarité là-bas. Je suis partie vivre à Paris à mes 20 ans quand j’ai voulu accorder tout mon temps au mannequinat.
] Peux-tu nous parler de ton parcours personnel et professionnel ?
EVA – Après mon BAC ES, j’ai arrêté pendant un an mes études pour travailler en tant que mannequin dans différents pays. Je suis allée à Taïwan et New York plusieurs mois. J’ai adoré mais c’était difficile parce que je me suis sentie très seule. Je pense que j’étais trop jeune, j’ai eu du mal à m’acclimater à de nouveaux environnements.
Alors après cette année, j’ai repris des études en commerce, pendant deux ans. Je me suis beaucoup investie mais je savais au fond de moi que je ne travaillerais jamais dans ce domaine.
Après avoir été diplômée, j’ai décidé de reprendre le mannequinat à temps plein. J’ai de nouveau voyagé notamment à Tokyo, une expérience que j’ai adoré mais qui m’a fait réaliser que l’endroit où je me sentais le mieux était Paris (je me suis faite tatouer une Tour Eiffel sur la cheville quand j’étais à New York et que j’avais le mal du pays !)
J’ai continué à travailler en France, et ce pendant plus de dix ans. Avec l’arrivée d’Instagram, l’activité a beaucoup changé. J’ai cherché d’autres pistes de carrière, je me suis formée à la fabrication de bijoux, j’ai monté une marque qui n’existe plus aujourd’hui faute de temps. Ce n’est que récemment, il y a trois ans, que je me suis formée en France et en Inde à l’enseignement du yoga. Je poursuis cette piste aujourd’hui avec le pilates et peut-être que j’élargirais encore un peu plus ça au fil du temps. J’ai du mal à tenir en place malgré mon calme apparent !
] Où trouves-tu ton inspiration pour tes flows ?
EVA – C’est assez aléatoire. Je peux très bien me mettre sur mon tapis, réfléchir et bouger, un mouvement après l’autre et un flow se crée. Je peux aussi choisir une posture, ou un thème et construire le flow autour de ça.
Parfois, je prends un cours avec un prof, j’aime bien un mouvement, une posture revisitée et j’essaie d’en faire autre chose.
] Comment ta pratique sportive influence-t-elle ta vie au quotidien ?
EVA – Je pense que la plupart du temps, on commence à faire du sport pour les bienfaits physiques et l’aspect extérieur du corps. C’est comme ça que je me suis mise au sport. C’est important, c’est vrai, mais si on s’attache uniquement à ça, on perd une partie des bienfaits de l’activité physique.
Aujourd’hui, le sport me permet de me déconnecter. Le temps de la séance, je ne pense à rien d’autre, je n’ai pas de téléphone.
De nature anxieuse, je me pose 100 questions à la minute et j’intériorise beaucoup ce qui m’arrive, on dit souvent de moi que je me noie dans un verre d’eau. Après une séance de sport, tout me semble plus clair et les choses deviennent plus faciles à gérer.
Le sport m’aide vraiment à m’apaiser mentalement. Et pour apprendre à apprécier les bénéfices du sport, c’est assez simple : il faut noter comment on se sent avant une séance (stress, agitation…) et après la séance (fierté, sérénité etc).
] Quel est ton objectif à chaque fois que tu rentres dans une salle pour donner un cours ?
EVA – J’essaie de faire lâcher prise mentalement aux personnes à qui je donne cours. Leur faire remarquer qu’en ayant bougé pendant 50 minutes, les aléas du quotidien se sont un peu éloignés. Peu importe si on réussit à faire tout ce que je demande de faire, le fait d’avoir essayé est déjà énorme.
] Quel est ton style musical préféré et pourquoi ?
EVA – Electro, house, des sons planants et dépaysants. C’est ce que j’écoute seule ou que j’aime entendre quand je sors. Je trouve ça très adapté au yoga et au format RIISE : on est moins tenté de tourner son attention sur des sons connus avec beaucoup de paroles, dans les flows on reste focus sur ce qu’on est en train de faire.
Je ne propose pas trop de musiques commerciales sauf pour les Burns et les bras du Pilates parce que je trouve ça motivant de connaître la chanson et de bouger en rythme dessus. Mais je ne suis pas très au fait des dernières sorties commerciales, donc ce sont des trucs que j’écoutais plus jeune.
« …C’est peut-être ça parfois qui freine : la peur du jugement, et si j’y arrive moins que les autres ? En étant dans la pénombre, on se retrouve dans une bulle, et ça laisse aussi moins de place à la comparaison. »
– EVA
] Si tu devais donner un conseil pour se sentir bien dans son corps et dans sa tête, ce serait lequel ?
EVA – Dormir ! Depuis que je suis coach, je vois l’importance d’un sommeil de qualité. Si je peux, je me couche après le dîner, à 22 heures. La fatigue joue sur le moral et la motivation, ce n’est pas tous les jours facile à mettre en place, mais dormir suffisamment c’est essentiel.
Mais aussi, évidemment, pratiquer une activité physique régulière : s’accorder du temps, une pause rien que pour soi. Pour faire travailler le corps et se vider la tête.
] Que pourrais-tu dire à une personne qui n’ose pas pousser la porte de RIISE ?
EVA – C’est vrai que ça peut paraître impressionnant quand on ne connaît pas. Mais déjà, dès l’accueil le staff te guide et t’oriente, à aucun moment tu te retrouves perdu dans les lieux. Je dis ça parce que personnellement, j’ai toujours un petit stress quand je pénètre dans un lieu que je ne connais pas pour la première fois. Aussi, la pratique est dans la pénombre, donc personne ne se voit réellement et s’observe.
] Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir coach ?
EVA – Il y a quelques années, j’allais tous les jours pédaler à dynamo. Je trouvais les coachs inspirants, j’adorais l’univers, la pénombre, les bougies, le dépassement de soi. Quand j’ai testé RIISE, je n’enseignais pas encore, mais c’était dans un coin de ma tête, je me suis dit : « si je deviens prof de yoga, j’adorerais enseigner ici ! »
Le format hybride RIISE, yoga et cardio, me semblait parfait en alliant tout ce que j’aime.
] Un mot pour décrire RIISE
EVA – C’est écrit sur le mur du studio, je trouve que ça résume bien l’expérience et je n’ai pas trouvé mieux : « inattendue intensité »
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